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Note d'intention

« Le théâtre est une fenêtre vers le monde, qui nous regarde ... Si on y voit bien, on peut se retrouver. »

Giovanni Ortega

Canek et les hommes de maïs n’est pas une reconstitution folklorique du peuple maya, mais plutôt un acte de désobéissance, une occupation des espaces publics pour leur redonner leur fonction de rencontre, un carnaval des odeurs orchestré par les casseroles, l’huile qui brûle, les couteaux qui percutent, au milieu des pastèques qui éclatent comme des thorax, des condiments qui rappellent le sang, mais aussi la vie … Toutes les formes sont permises : le conte, le crieur, le monsieur loyal, le charlatan, le théâtre No, la Commedia de l’Arte, le rituel chamanique, le carnaval, la fête religieuse ...

 Le comédien construit sa propre dramaturgie en utilisant les éléments de sa cuisine quotidienne, éléments lui permettant de réaliser une action concrète - l’élaboration du repas - et se transformant en outils de représentation.

Cette cuisine ambulante qui sert d’espace de jeu est un objet plastique dont la présence agit sur les lieux de représentation en les re-signifiant. Elle doit répondre à des questions pratiques liées à l’autonomie en énergie (la dynamo, le vapeur, la chaleur, éclairage au gaz, etc….) et à la facilité de son déplacement, mais aussi à des qualités scénographiques et esthétiques. Elle s’inspire des chariots-cuisines improvisés que l’on retrouve partout dans le tiers monde, mélange de précarité et d' inventivité. Son esthétique fait appel aux objets de récupération et les transforme pour suggérer les univers des différentes cultures

évoquées. Accueillant ses spectateurs comme autour d’un feu, dispositif le plus ancien de la transmission orale, l'espace de représentation est semi-circulaire.

La bolita Cie

Du texte d'Ermilo Abreu Gomez à l'écriture des Hommes de maïs.

Ermilo Ebreu Gomez, né à mérida Yucatan en 1894, est un poète dramaturge et historien. Métisse, il est très attiré par les personnages indigènes de sa région et sa création est irriguée par l’imaginaire maya. Particulièrement dans Canek, à partir des vieux textes et des légendes qu’il a entendus de la bouche des indiens du Yucatan dans son enfance, il réalise un texte d’une très haute poésie.

La rencontre avec le texte d’Ermilo Ebreu Gomez est l’élément déclencheur du projet théâtral Canek et les Hommes de maïs.

Il en est l’inspiration, mais le projet ne se résume pas en une adaptation de ce texte : Canek est un songe, un rêve, un conte, une légende, un mythe…. Mais aujourd’hui, Canek est aussi le nom d’une rue d’un marché, celui de l’avenue de prostitution la plus connue de Yucatan. Canek, c’est aussi le nom du quartier le plus défavorisé de la ville, celui d’un catcheur populaire, mais aussi celui du petit fils de Che Guevara.

 Canek et les hommes du Maïs est nourri de l'actualité politique et sociale, car l'enjeu de ce tissage d'écriture est de révéler l'actualité du texte d'Ermilo Gomez et de faire un parallèle entre les discriminations combattues par Canek et celles en oeuvre dans nos sociétés.

« Canek est une succession de paraboles, de paradoxes et de métaphores d’une réalité qui s’offre à nous nue, seulement couverte de sa propre poésie… Une fantaisie, un conte, une fable construite en tableaux pour produire la compréhension et laisser une trace dans notre mémoire afin de réveiller la conscience que le mal et le bien sont l’oeuvre des hommes. »

Enrique Gonzales Cazanova

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